PHOTO VIDEO DRONE : PNR Aubrac & Natura 2000 / Aveyron, Cantal, Lozère
Eriophorum angustifolium … magnifique petite plante, « danseuse en tutu » des zones humides !
Identifier une Mégaphorbiaie hygrophile d’ourlets planitiaires et des étages montagnards à alpins, une Pelouse à Nard raide, ou encore une Formation montagnarde à Cytisus purgans … ce n’est pas forcément simple !
A la demande du Parc Naturel Régional de l’Aubrac et du réseau Natura 2000, nous nous sommes cependant engagés à photographier ces parcelles remarquables de l’Aubrac Aveyronnais. Bien évidemment, nous étions guidés par des techniciens du Parc, avec lesquels nous avons parcouru pendant plusieurs jours divers écosystèmes afin de mettre en valeur leurs caractéristiques et justifier de leur statut d’Habitats d’intérêt communautaire. Un travail passionnant, qui nous a permis de plonger nos appareils (notamment nos drones) au cœur de cette région magnifique.
Alors qu’en est-il des contraintes techniques rencontrées lors d’un tel reportage ?
Lorsqu’il arrive sur un écosystème, un scientifique va immédiatement y déceler des quantités incroyables d’espèces spécifiques au milieu. Lorsqu’il faut les photographier toute la difficulté consiste à prendre du recul pour cadrer l’ensemble de ces espèces (ou presque) et illustrer ainsi leur cohabitation. Pour que le regard puisse parcourir l’image sans se perdre dans un « fouillis végétal », il devient alors indispensable de hiérarchiser les plans, sans pour autant donner systématiquement de l’importance à certaines plantes par rapport à d’autres. Et cela devient encore plus complexe si on tient compte du fait que la lisibilité d’une photo sera totalement différente selon qu’elle est exploitée en vignette ou en grand format !
Reines des prés dans une mégaphorbiaie
La première des choses consiste alors à comprendre les spécificités du site sur lequel on se trouve, si certaines plantes sont dominantes et si elles peuvent (ou doivent) être privilégiées. Puis, intervient la composition qui doit être particulièrement rigoureuse. La quantité et la qualité de la lumière, sa direction, la distance de mise au point, la focale et la profondeur de champ sont les principaux atouts à disposition pour construire l’image.
La hauteur de cadrage en est un autre pour visualiser les particularités d’un habitat. L’exemple ci dessous est représentatif, avec la même tourbière, vue du sol et vue par drone
Enfin, travailler pour des naturalistes impose une autre exigence et pas des moindres : Alors qu’un photographe est souvent engagé pour son regard et pour sa capacité à livrer une interprétation personnelle de son sujet, ici, une des priorités est de rester fidèle à la réalité. Pas de retouches, pas de changements de couleurs, pas d’exagérations ou d’atténuations de ce qui se passe devant l’objectif. Cependant, et c’est précisé dans le cahier des charges, une intention artistique est clairement demandée, en vue d’expositions notamment. Un compromis très subtil à trouver …